jeudi 21 juillet 2011

La France opte pour le choix franco-israélien sur le dossier des drones

Le futur drone franco-britannique Telemos exposé au salon du Bourget (Crédits: Antoine Villain - Affaires Internationales)

Ce matin, après maints rebondissements et la crainte de voir le dossier repoussé en 2013, le ministre de la Défense Gerard Longuet a pris la décision tant attendue sur le dossier des drones pour l’armée française. C’est la solution franco-israélienne Dassault-IAI qui a été retenue, dans l’attente du futur engin franco-britannique Telemos, qui pourrait être livré à partir de 2017.

Trois propositions étaient envisagées, mais aucune d’entre elles ne semblaient satisfaire à la fois les militaires, les industriels et les politiques. ). Les deux premières propositions étaient le Harfang NG (EADS) et le Heron TP (IAI-Dassault). Ces solutions dont l’avantage est le bas coût n’entraînaient pas l'enthousiasme des militaires. L’armée penchait pour une solution américaine, acheter des MQ-9 Reapers de General Atomics. En effet, la livraison rapide ces drones équipant déjà les britanniques et les italiens faisait espérer aux militaires une mise en service dans l’armée de l’air courant 2013.

Si l’armée de l’air est pressée, c’est car elle souhaite remplacer au plus vite le drone Harfang. Ce système intérimaire, entré en service en 2008 avec plus de quatre ans de retard, est d’après les militaires, dépassé. Le Harfang, issue d’une collaboration entre IAI (Israel Aircraft Industries) et EADS dispose d’optiques trois fois moins performantes que celles des drones américains, et n’emporte ni système électromagnétique, ni armement du fait de la faiblesse de ses capacités électriques. En outre, d’après des sources proches du dossier, citées par Jean-Dominique Merchet, le Harfang arriverait en fin de vie en 2012.

La décision française était difficile en raison de l’affrontement de deux visions, ayant chacune sa part d’objectivité. Tout d’abord, la vision des militaires est animée par la volonté d’être en mesure de répondre le plus rapidement possible aux besoins des conflits afghans et libyens, et à plus long terme en zone sahélienne. Ensuite, il parait également évident que les industriels de la défense se doivent de préserver leur maîtrise de l’environnement national sans lequel il n'est pas, à l'avenir, de défense crédible, indépendante et souveraine.

Le choix Dassault-IAI opéré par Gerard Longuet permet de conserver une indépendance vis-à-vis des systèmes américains. Ainsi que le rappelle le député UMP Bernard Carayon, spécialiste des questions d’intelligence économique : « L’acquisition par la France d’équipements militaires étrangers, à l’instar du drone américain Predator, constituerait un signe extrêmement inquiétant pour tous ceux qui, élus comme industriels, sont attachés à garantir nos capacités de recherche ».
L’engin sélectionné Dassault Aviation est le drone SDM (Système de Drone MALE), conçu à partir du Heron TP du constructeur IAI. Le ministre de la Défense a déclaré par communiqué : « Le développement de la solution F-Heron TP impliquera, autour de Dassault Aviation, plusieurs entreprises françaises au travers d’activités de haute valeur ajoutée, générant emplois et transferts de savoir-faire sur le territoire national ».

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